Un petit flashback dans une section peu active, pour ceux qui n'ont pas pu lire sur le site de la CB l'histoire de Cead, le Luri perturbé. Bonne lecture
La sentinelle déverrouilla le loquet de la lourde porte en bronze, de l’ouverture s’échappa une odeur putride mêlée d’excréments de rats et de renfermé…
Elle se tourna vers son capitaine avec une expression de dégoût :
« Vous êtes sur de vouloir l’enfermer là dedans ? je ne le ferais même pas pour un troll ! » dit elle d’une voix à la limite de la nausée
« Nous n’avons pas le choix, et ce vaurien mérite une petite leçon » répondit le capitaine en balançant un coup de pied à la créature geignant devant lui.
« De plus c’est la seule pièce de suppression mentale de Tir na Nog encore inoccupée, nous ne le laisserons ici que quelques heures » ajouta le capitaine.
La sentinelle se renfrogna et releva délicatement la créature sur le sol pour la poser sur une paillasse décrépite au fond de la pièce.
Elle referma le lourd loquet et son capitaine lui tapota l’épaule :
« Tu ne devrais pas faire autant de sentiments, cette vermine l'a bien mérité… » dit il d’une voix dure.
La sentinelle ne répondit rien visiblement affectée par le sort du petit être.
« Comme tu es nouvelle ici, un conseil pour ta garde de ce soir, quoi qu’il arrive n’ouvre pas cette pièce, tu m’entends ? Cette larve n’y est que pour quelques heures, alors surtout ne touche à rien avant mon retour. » La voix du capitaine résonna dans la geôle déserte.
La sentinelle visiblement surprise ne put qu’acquiescer devant son supérieur et les deux silhouettes disparurent rapidement.
La nuit enveloppa doucement Tir Na nog, dont les feux s’éteignirent dans une torpeur magique, rien ne transpirait de cette atmosphère envoûtante…
Rien ? et bien non pas tout à fait car à quelques pieds sous terre des geignements se faisaient entendre.
La sentinelle en sueur faisait les cents pas, elle ne supportait plus les cris et pleurs de la créature enfermée à quelques pieds d’elle…L’envie d’aller réconforter ce petit être était trop forte.
Elle luttait avec force contre son envie irrépressible (d’aucuns diront « ah les femmes
! » ) lorsqu’un cri terrible lui déchira les entrailles.
N’y tenant plus elle courru en direction de la porte et ouvrit le verrou précipitamment (les mêmes que plus haut diront : « Ah les femmes ! » mais beaucoup plus méchamment en se tapant la main sur front
).
Dans la pénombre la petite silhouette était accroupie dans un coin, sanglotant et marmonnant.
La sentinelle s’approcha doucement du petit être, avec la douceur d’une mère elle posa sa main sur la tête du petit homme en murmurant des mots apaisants.
« Ils m’ont fait du mal, pourquoi un être aussi gentil que moi doit il être maltraité ainsi ? » et il sanglota de plus belle.
La sentinelle s’approcha encore et s’apprêta à dire quelque chose quand une voix sournoise s’éleva du petit être :
« Hin Hin Hin » du genre de rire qui fait peur…
La sentinelle recula et tomba en arrière.
« HIN HIN HIN » du genre de rire où on rigole plus du tout.
Le petit être se dressa, 2 petits yeux luisants et pétillants perçant la pénombre de la pièce, il marmonna dans un jargon inconnu une incantation.
La sentinelle n’eut même pas le temps de se relever qu’un éclat lui traversa le visage et elle se retrouva en pleine lumière dans cette pièce avec le petit être dans un coin qui la regardait d’un air moqueur. Vision furtive d’une pièce flambant neuve avec un âtre au centre respirant la tranquillité comme un rêve... la vision disparut pour être remplacée par une douleur sourde venant des tréfonds de son cerveau.
Elle vit le petit être éclater de rire et grandir, s’élever de terre dans un rire insupportable…elle entendait moults fracas de guerre, elle voyait désormais une grande plaine ensanglantée recouverte de corps calcinés et démantibulés, elle hurla devant la vision d’horreur et du bruit qui la pliait de douleur, elle perdait la raison…
Elle s’affaissa évanouie sur la paillasse, alors que la silhouette furtive traversa la pièce, referma le loquet derrière elle, prit ses effets accrochés au mur et détala dans un rire assourdissant (d’autres diraient communicatif).
Inutile de décrire la réaction du capitaine à son retour hormis le fait qu’il était très en pétard et que la pauvre fille en a pris pour son grade, oui heureusement elle n’était pas morte, le petit être n’est quand même pas méchant à ce point quoi que…
Cead Mead connu plus communément sous les pseudonymes de « Sale Luri » ou « Luri empothé » est bien entendu le petit être décrit plus haut.
On ne peut pas dire que Cead est fou même si d’une manière générale un luri de 30 ans à l’apparence d’un vieux et avec l’age mental d’un garçon de 10 ans c’est pas commun.
Cead n’as pas eu une enfance facile, ou plutôt non il n'a pas eu une enfance si dure que ça c’est juste lui qui est comme çà.. Mais il a des circonstances atténuantes.
Très jeune il a su qu’il possédait un don dans la possession mentale, talents qu’il a su utiliser à des fins bénéfiques (ceci est contesté par la plupart des gens qui l’ont rencontré, mais bon on va pas noircir le tableau).
Autodidacte il lui fallait néanmoins apprendre à contrôler son pouvoir, mais malheureusement aucune école hibernienne ne lui convenait vraiment.
La vérité est qu’il s’est fait virer de la plupart, trop espiègle pour suivre avec attention les instructions des maîtres en la matière.
L’événement qui mit fin à ses velléités d’études, est sa révocation de l’école de magie la plus prestigieuse d’Hibernia à la cour des mages de TNN.
Allez sans dire que ce petit empoté plutôt que d’écouter la majestueuse Glasny venue exceptionnellement dispenser des cours de téléportation à de futurs séoltoirs, a préféré endormir la belle sous l’œil médusé de ses camarades…
Viré est un terme encore en dessous de la manière réelle de son éviction de la cour des mages de TNN mais cet événement à définitivement scellé son destin de mage raté.
Mage raté ? Pas tant que ça à vrai dire, tant il a pu en réalité assimiler de la meilleure des manières ses énormes capacités :
Comme chacun sait la base de la magie doit avoir un support physique pour être assimilée.
Faire comme les grands enchanteurs et tester la base de ses pouvoirs sur un familier totalement dévoué à son maitre ? Que Nenni ! Pour Cead le vrai test c’est lui-même !
Inutile de vous décrire les dommages qu’il s’est auto-infligé en se « dotant » lui-même mais nul doute que son esprit déjà narquois s’en est trouvé grandement affecté et qu’il est ce qu’on peut appeler couramment : « définitivement atteint du ciboulot ».
C'est ainsi que nous croisons Cead dans les rues de TNN écumant les tavernes, car c’est une des caractéristiques de ce sale luri : Il boit, et pas modérément mais à la différence des autres il ne tient pas du tout la boisson…Rapport à ses années d’auto-dotage intensif son cerveau n’accepte pas de substances malignes autres que celles qu’il se passe lui-même.
C’est ainsi que nous retrouvons souvent Cead au cachot, car la boisson lui exacerbe ce qu’il a de pire en lui, indescriptible donc quand on voit ce qu’il est quand il est sobre.
Son plus haut fait d’arme est d’avoir rendu aliéné le palefrenier de Ardagh qui a plongé dans le fleuve avec sa monture en poursuivant des moulins (oui bon Cead est capable de faire voir des choses vraiment tordues aux gens, et on se demande ou il a va chercher tout ça)…3 ans de Geôle pour le Luri sorti au bout de 2 semaines pour bonne conduite (l’histoire veut qu’il a soudoyé les gardes en leur promettant des femmes, qu’ils attendent toujours d’ailleurs).
Dans notre histoire il n’a pas fait grand-chose à vrai dire pour se retrouver dans ce sombre cachot, pour cette fois il s’était donné pour mission d’enseigner.
La fibre éducative chez Cead ? impossible ! Et ben si…
Des cours d’autosatisfaction qu’il faisait monnayer très cher et à la minute avec pour base non moins louable d’apprendre aux timides à s’en sortir sur un crédo très connu et qui fonctionne encore de nos jours : « Je suis le meilleur et les autres sont nuls ».
Fort de son succès beaucoup avaient enfin trouvé en Cead un moyen de s’en sortir et il n’avait pas fallu beaucoup de temps avant de voir des hordes de timides défiler dans les rues tels des zombies et chantant à tout rompre « Je suis le meilleur ! Vous êtes Nuls ». En un mot : Infernal…
Les druides courroucés ont donc envoyé chercher « une fois encore » le sale Luri et l’envoyer une fois de plus la ou commence notre histoire…
Il me fallait vous compter l’histoire de ce luri en ce beau soir sur TNN, il fait très doux ce soir, mais alors que je vous écris d’étranges cris s’élèvent dans la rue…
Me penchant à la fenêtre j’aperçois la cause de ce remue ménage :
Le tavernier dévale la rue à grandes enjambées les bras écartés, poursuivant son chat en criant : « cui-cui ! cui-cui ! ».
On frappe à la porte :
« Hin Hin Hin helkanounet coucou ! »
Le sale Luri est de retour…